Un moyen de pallier les coûts de raccordement trop élevés pour la collectivité liés aux autres technologies ? Pour compléter l’option de la 4G fixe, le gouvernement proposerait une solution satellitaire afin de désenclaver, d’ici 2020,  les zones isolées. Pour Orange, cette solution est trop coûteuse.

Le principal  objectif du Plan Très Haut Débit est de couvrir en 2022 100% du territoire en très haut débit (dont 80% en fibre),

Mais l’équipe du  président Macron a ajouté un deuxième objectif intermédiaire, le très haut débit à horizon 2020 grâce au mix technologique.

Les acteurs du secteur s’accordent à dire que la 4G fixe est en cela une solution alternative à court terme.

Mais, d’après de La Tribune, l’Elysée et Matignon opteraient également «en faveur d’une solution portée en partie par la filière spatiale française (Eutelsat, Thales et Airbus) », qui souhaiterait qu’Orange commercialise une capacité satellitaire pour un marché évalué entre 500.000 et 800.000 foyers.

Cette proposition ne fait pas, loin sans faut, l’unanimité chez l’opérateur historique Orange qui juge l’idée « inacceptable » et trop onéreuse.

« Eutelsat a proposé au leader français des télécoms d’investir 1,2 milliard d’euros pour ses nouvelles capacités satellitaire pendant 15 ans ».

Eutelsat proposerait ainsi à Orange de lui vendre « de la capacité pour 14 euros environ par foyer pour une offre à 8Mb/s ».

Orange pourrait ensuite la vendre aux particuliers à 40 euros pour 8 Mb/s et 60 euros pour 30Mb/s/.

Orange qui revend déjà les offres des acteurs de la filière spatiale par le biais de sa filiale Nordnet, estime que cette technologie n’est pas suffisamment  porteuse ni suffisamment appréciée (problèmes de latence notamment ) le marché du satellite ne représentant dans l’hexagone qu’environ 100 000 clients.

Orange souhaiterait aujourd’hui que tous ses concurrents, Free, SFR et Bouygues Telecom, se retrouvent autour de la même table.

L’idée serait de créer un réseau d’initiative public (RIP) (1) satellite avec l’aide financière de l’Etat pour ainsi couvrir tous les villages et hameaux où la fibre ne peut être tirée.

En 2022, plus de 5 millions de foyers n’auront toujours pas accès à internet à 30 Mb/s et 1,2 millions d’entre eux seront toujours sous la barre des 8 Mb/s  indique Pierre-Michel Attali, Directeur du Pôle Territoires Numériques à l’Idate (2), lors de la présentation d’une étude commune avec le CNES.

Pour les acteurs des RIP (Firip), la 4G fixe et le satellite constituent des solutions fiables, peu coûteuses et disponibles à court terme.

L’offre d’accès à internet par satellite constituerait, d’après eux, un bon complément en haut débit pour les zones d’habitations éparses, dont les coûts de raccordement seraient trop élevés pour la collectivité avec d’autres technologies.

(1)             Depuis 2004, les collectivités peuvent mettre en place des réseaux d'initiative publique (RIP) en recourant à différents types de contrats publics : marché publics de travaux suivi d'un contrat d'affermage, délégation de service public de type concessive, contrat de partenariat (PPP).

Quel que soit le montage retenu, l'intervention des collectivités doit garantir l'utilisation partagée du réseau et respecter le principe d'égalité et de libre concurrence sur les marchés.

(2)          L'IDATE DigiWorld, anciennement Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe, créé en 1977, est un think tank spécialisé dans l’économie numérique, les médias, l'internet et les télécommunications