Pour la Secrétaire d'Etat Numérique l'Innovation, la France a « une vraie carte à jouer  sur un secteur dominé par les géants américains de l'informatique et du Web ».

Si la loi « pour une République numérique » a été adoptée l'an dernier après un  long marathon, la Ministre a, cette fois, opté pour la course de vitesse.

La secrétaire d'Etat au Numérique et à l'Innovation a donné, avec son homologue à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Thierry Mandon, le coup d'envoi d'un plan baptisé « France IA ».

Le plan « France IA ».

L'objectif est de faire travailler ensemble chercheurs, start-up, grandes entreprises et pouvoirs publics pour assurer la réussite d'un projet prometteur.

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Les atouts : le haut niveau de sa recherche en mathématiques et en informatique.

Dans un secteur nettement dominé par les géants américains de l'informatique et du Web, Axelle Lemaire indique aux « Echos » : «Je suis persuadée que la France a une vraie carte à jouer, d'abord en raison du haut niveau de sa recherche en mathématiques et en informatique, qui nous donne une longueur d'avance».

La France compterait aujourd'hui plus de 3.000 chercheurs dans les différents domaines de l'IA (apprentissage automatique, langage naturel, robotique et véhicules autonomes, sciences cognitives…), ainsi qu’environ 200 start-up qui développent ou exploitent ces technologies, sans parler des groupes industriels travaillant sur des applications.

« Le premier besoin est de cartographier cet écosystème, puis de fédérer ses acteurs », indique Axelle Lemaire.

«C'est un peu ce que l'on a fait avec la French Tech, et ce que l'on n'avait pas fait avec les acteurs du Web au milieu des années 1990»

Le Comité d'orientation de « France IA » associera des représentants de la recherche, avec Jean Ponce, directeur du département d'informatique de l'ENS et pionnier de la vision artificielle, et le mathématicien Cédric Villani, mais aussi Rand Hini, fondateur et PDG de la start-up Snips.

Il comprendra par ailleurs Louis Schweitzer, le Commissaire général à l'Investissement :

Le Plan d'investissements d'avenir :

Le plan dévoilé ce vendredi met  en effet l'accent par ailleurs sur le financement de l'intelligence artificielle, notamment via le troisième volet du Plan d'investissements d'avenir (PIA 3,10 milliards d'euros).

« Cela passera aussi par des fonds privés », a souligné la Secrétaire d'Etat, donnant  à titre d'exemple le Fonds de capital-risque de 80 millions lancé par Serena Capital.

Le dernier axe du projet présenté portera sur les impacts de l'intelligence artificielle sur l'économie, la société et la souveraineté nationale.

Selon Axelle Lemaire « Les enjeux sont immenses, y compris au niveau européen et international ».

« Quel type d'intelligence artificielle veut-t-on voir émerger ?

Qui va définir les normes sociales et sociétales ?

Quelles seront les exigences en matière de transparence ? »tels sont les enjeux.

Alors que les géants américains Google, Amazon, Facebook, IBM et Microsoft ont annoncé l'an dernier une « Alliance commune pour une IA », elle estime que « la France a tout intérêt à se saisir de ces questions pour défendre une vision de l'intelligence artificielle qui corresponde à nos valeurs».