Dans le cadre de son étude « Digital Futures 2017 », le cabinet Ovum a interrogé les consommateurs américains et britanniques (2000 réponses) sur leur utilisation des assistants personnels (1), et  sur leur perception à l'égard de ces outils ; ils se révèlent peu convaincants.

Les consommateurs ne plébiscitent pas ces applications à ce jour. Plus de 50% jugent même que les assistants ne sont pas utiles (et environ 15% ne connaissent pas).

Familiariser les consommateurs avec les interactions vocales.

A grand renfort de publicité, les géants des technologies numériques tentent  de populariser l'usage des assistants personnels. A défaut de proposer des outils vraiment performants à ce jour, les haut-parleurs connectés peuvent-ils, comme le smartphone avec le tactile, convaincre l'utilisateur de considérer la voix comme une interface naturelle ? Ceci ne semble pas prouvé !

Une bonne partie des interviewés (près de 20% au UK) ignorent en outre ce que sont ces services. Seule une frange encore réduite de consommateurs utilise effectivement un assistant.

 Ils ne sont qu’environ 15% à recourir à Siri.

C’est d’ailleurs le logiciel d'Apple, pourtant assez peu efficace, qui serait même le plus populaire. Cela peut s'expliquer, en partie, par la part de marché de iOS aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Siri devance Google Now ou Assistant à un peu plus de 10%. Viennent ensuite, par ordre d'importance Cortana, Alexa et Bixby.

Ce classement reflète assez bien la répartition des forces entre les grandes plateformes : iOS, Android et Windows 10 (où Cortana est installé par défaut).

 Si Amazon a conclu des partenariats, Alexa demeure encore principalement cantonnée sur les terminaux Echo et Kindle du géant de l'e-commerce.

C'est d'ailleurs pour combler ce déficit qu'Amazon s'est associé à Microsoft.

Or les assistants personnels sont essentiellement déployés et accessibles par défaut sur smartphones, dominés par Apple et Google. 

Adapter les applications aux besoins réels

Selon Ovum « Avec plus d'un tiers des consommateurs aux États-Unis et au Royaume-Uni qui utilisent des assistants numériques chaque semaine  soit l'équivalent du niveau d'adoption de Netflix, l’on pourrait penser que l'essor de l'IA et des assistants numériques est l'une des rares certitudes dans un marché incertain »

Ce chiffre est assez proche de celui avancé par Gartner en 2016 qui tendrait à souligner l'absence de progression en termes d'usage.

Mais prouver aussi que plus de 50% de ces mêmes consommateurs considèrent les assistants comme inutiles ?

« Cet écart laisse entendre qu'il existe une opportunité pour les fournisseurs de services numériques de développer et de mettre en pratique une technologie d'assistant, et de mieux démontrer leurs applications aux besoins réels des consommateurs » souligne  Ovum.

Ce développement passe en particulier par celui de l'intelligence artificielle, un domaine complexe où les avancées sont très progressives.

Pour Gartner, d'ici 2019, 20% des interactions des utilisateurs avec leurs smartphones s'effectueront par le biais d'un assistant numérique.

 « Aujourd'hui, les VPAs (1) accomplissent des tâches simples telles que le paramétrage de l'alarme ou la récupération d'informations sur le Web, mais dans un proche avenir, ces systèmes pourront exécuter des tâches plus complexes comme la réalisation d'une transaction basée sur le passé, le présent et le contexte » prédisait ainsi  le cabinet.

(1) L’Assistant Personnel Virtuel ou VPA pour Virtual Personal Assistant, est un logiciel fonctionnant avec de multiples d’applications (on en dénombre 3 000 pour rendre Amazon Echo pleinement opérationnel).

Ce logiciel a pour mission de réaliser des tâches humaines sur ordre vocale de son propriétaire, que pour une raison ou une autre celui-ci est momentanément incapable de faire.

C’est ainsi que 36% des utilisateurs y ont recours lorsqu’ils conduisent et 61% activent le dispositif quand ils ont les mains occupées.

Le VPA a également la faculté de dialoguer avec un humain. Dans les prochaines années l’ Assistant Personnel Virtuel pourrait  transformer en profondeur l’usage de l’informatique tout en entraînant une mutation du style de vie.

Ainsi, l’ordinateur pourrait répondre avec une précision très fine  à un nombre de plus en plus nombreux de requêtes.

 Quant au style de vie, les assistants virtuels pourraient permettre d’optimiser progressivement le contexte professionnel, l’organisation domestique tout en restructurant les relations sociales.