Les Français boudent la fibre optique ; tentative d’explications.

Frédéric Hourdeau

News

le 02/12/2014 à 23h40

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Le très haut débit continue de gagner du terrain en France. Mais encore peu d’utilisateurs ont fait le choix d'opter pour les forfaits aux débits descendants supérieurs à 30 Mb/s.

La part de ces offres dans le parc d'abonnés français à Internet reste faible.

D'après le régulateur des télécoms, 2,5 millions de foyers accèdent à Internet avec un débit descendant supérieur ou égal à 30 Mb/s , 34% de plus qu'il y a un an, surtout grâce au FTTH , contre 23,2 millions pour le haut débit classique , inférieur à 30 Mb/s.

Pourtant un nombre beaucoup plus important d'internautes pourrait profiter de ces offres , qu'il s'agisse de fibre jusqu'à l'abonné (FTTH), au dernier répartiteur (FTTLA) ou du VDSL2.

Selon l’Arcep, en effet, seuls 21% des foyers éligibles au très haut débit (THD) fixe possèdent un abonnement effectif contre déjà 20% au même moment en 2013.

Parallèlement, les opérateurs continuent de développer  leur réseau.

En une année, le nombre de foyers éligibles est passé de 9,1 millions à 11,8 millions. Ainsi, 9,3 millions de foyers n'ont pas d'Internet à très haut débit, alors qu'ils le pourraient potentiellement.

Les infrastructures existent bel et bien et les offres commerciales sont là.

 La question est  donc de savoir pourquoi ces personnes ne se décident pas.

Un manque de besoins ?

Les opérateurs ne semblent  pas être en mesure de formuler de réponse claire.

Toutefois, plusieurs raisons peuvent expliquer ce manque d'engouement du public pour la fibre.

ð Le prix, tout d'abord.

Une offre très haut débit coûte en moyenne 5 euros plus cher qu'un abonnement inférieur à 30 Mb/s. Si le surcoût  est théoriquement faible, il peut apparaître comme  non négligeable à partir du moment où le gain de débit n'offre rien de véritablement concret.

 

ð L’absence de besoins véritablement ressentis :

D'après l'Arcep, une grande partie des consommateurs n'a pas encore de besoins ni d’applications justifiant de tels débits, alors que le très haut débit commence à 30 Mb/s descendant, c'est dire l'utilité actuelle des forfaits à 1 Gb/s !

Le décollage du marché se fera peut-être à partir du moment où les abonnés à la fibre commenceront à envoyer des fichiers vidéo en ultra haute définition (UHD) plutôt que des compressions d'une qualité moyenne sur Facebook : les autres (moins de 30 Mb/s) souhaiteront alors sans doute profiter de la même rapidité.

 

ð Les réticences des propriétaires et locataires concernant le raccordement à la fibre entre le palier et le logement.

Cette opération nécessite en effet l'intervention d'un technicien qui va ….percer des trous et faire des saignées pour acheminer la fibre dans les murs jusqu'au boîtier mural de terminaison optique !

Ces « ennuis » réels … ou supposés peuvent être perçus comme plus importants que le gain réel procuré par le très haut débit.

Un certain « frémissement » ?

Des signes font penser que le décollage est peut-être pour bientôt.

L’état pousse à former des techniciens en raccordement, avec des promesses d’embauches à la clé. Il se pourrait que prochainement la demande dépasse l'offre dans certaines régions.

L’essor de la vidéo Ultra HD pourrait aussi accélérer les choses...

Ainsi, au dernier trimestre, le nombre de nouveaux abonnés très haut débit (145 000) a, pour la première fois, été supérieur au nombre de clients haut débit (115 000).