Global Risks 2015 : des risques qui pèsent sur les entreprises mais aussi sur nos sociétés dans leur ensemble. Quatre risques dans le domaine technologique et numérique.

Frédéric Hourdeau

News

le 20/01/2015 à 23h55

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Les organisateurs du World Economic Forum qui se tient à Davos viennent de publier leur rapport Global Risks 2015 (rapport actualisé depuis 10 ans). Cet permet de mesurer les risques qui pèsent sur les entreprises et leur environnement et d’analyser les menaces potentielles.

Sociétal, environnemental, économique, géopolitique et technologique.

Ce sont les cinq grandes familles de risques identifiées par la nouvelle édition du rapport « Global Risks 2015 » que vient de publier le World Economic Forum, qui se tient à Davos en Suisse depuis le 19 janvier.

La crise de l’eau, la faillite des états, les changements climatiques, le chômage de masse…

Le document dresse une liste d’une dizaine de menaces majeures qui pourraient venir perturber les États, les entreprises ou toutes autres organisations.

Dans le domaine technologique, quatre risques sont pointés du doigt comme particulièrement sensibles :

-         les cyberattaques

-         les vols ou les fraudes à la donnée

-         les défaillances d’infrastructure informatique

-         le mauvais usage de la technologie.

 

Les interrogations au sujet des technologies émergentes :

Si les trois premiers types de risques sont relativement bien identifiés dans nos environnements hyper connectés, le dernier soulève des questions nouvelles.

Les auteurs du rapport s’inquiètent ouvertement du manque de gouvernance, de contrôle ou de limite d’un certain nombre de nouvelles technologies émergentes :

Les apprentis sorciers autour de l'humain augmenté (1).

 La biologie de synthèse, les manipulations génétiques, l’intelligence artificielle, les recherches autour de l’homme augmenté font peser des risques inédits sur notre futur.

Si le rapport met bien en évidence toutes les opportunités que présentent ces ruptures, il s’inquiète néanmoins de leurs effets collatéraux. Notamment parce qu’ils sont difficiles, voire impossibles, à anticiper, selon les auteurs du rapport.

Leur crainte  à peine voilée est que certains esprits jouent les « apprentis sorciers », sans se poser surtout la question de ce qui est acceptable voire souhaitable pour l’homme et la planète ou sans s’interroger sur les impacts de leurs découvertes.

Rabelais écrivait  il y a cinq siècles « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Les rapporteurs reformulent ainsi cet adage : « Technologie sans esprit n’est que ruine de l’homme.

Face à ce constat, que faire ?

-         Faut-il contrôler étroitement le développement des technologies en appliquant le principe de précaution, à la manière de ce qui se fait en France ?

Mais cela risque de briser l’élan du développement technologique.

-         Faut-il laisser faire en corriger le tir ultérieurement ?

On risque alors d’être dépassé trop rapidement par les événements.

-         Faut-il encadrer au niveau local ?

Ce ne serait pas suffisant

 

-         Légiférer au niveau international alors ?

Mais, ce ne serait pas suffisamment efficace.

 

ð Comme souvent, le rapport suggère d’emprunter  une médiane. La gouvernance des technologies doit mixer approches nationale et internationale, marier précaution sans brider l’innovation, encadrer sans brider.

Au plan mondial, quelle institution pourrait jouer ce rôle de gouvernement mondial de l’innovation ?

Le rapport n’apporte pas de réponse !

(1)           Voir notamment notre article :