Quinze ans après la bulle Internet, le Nasdaq, l’indice US des valeurs technologiques retrouve les 5.000 points de l’an 2000.

Jean-Pierre Hourdeau

News

le 04/03/2015 à 17h40

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L'indice des valeurs de croissance américaines tutoie son record de mars 2000.Même si certaines affichent toujours des valorisations qui peuvent paraître très excessives, les sociétés qui le composent sont plus solides qu'il y a quinze ans.

 

Il aura donc fallu quinze ans pour que l'indice high-tech, après la chute de 2000 , l’effondrement de septembre 2002 et une reprise continue depuis 2009 , retrouve cette semaine les 5.000 points, en frôlant son record de clôture du 10 mars 2000, qui s’établissait  alors à 5.048,62 points.

La spectaculaire remontée du Nasdaq depuis 2009 (près de 300 %) suit celle de Wall Street, qui engrange records sur records.

Cependant, elle illustre avant tout la très bonne tenue des valeurs technologiques en Bourse.

Plusieurs vedettes du Nasdaq ont connu des hausses spectaculaires, à l'image d'Apple, dont le cours a été presque multiplié par 30.

L’exemple d’Apple :

Qui aurait cru, il y a quinze ans, que les ventes du groupe américain progresseraient de 8 milliards à 183 milliards de dollars l'an dernier, et que la petite firme  que l’on regardait encore avec mépris dans les années 1990 deviendrait la première capitalisation mondiale ?

D’autres success stories :

De même pour  Facebook, boudé après son introduction en Bourse en 2012, qui a finalement pris + 110 % ?

Ou Amazon, valeur qui était décriée par les analystes pendant des années, dont la hausse s'élève à +475 % ?

Parallèlement, nombre de sociétés de biotechnologies, ou « biotechs », aujourd'hui très présentes dans le Nasdaq,ont flambé en Bourse.

Mais des faillites retentissantes :

Si quelques noms ont réussi à s'imposer, des milliers de sociétés en nom « .com » ont depuis 15 ans mis la clef sous la porte (par exemple le supermarché en ligne Webvan ou le portail Internet Excite).

Les grosses capitalisations n'ont pas été épargnées.

Du Top 10 des grandes valeurs de l'époque (voir ci-dessus), trois ne sont plus là : WorldCom a connu une faillite retentissante, Sun Microsystems a été racheté par Oracle, tandis que Dell est sorti de la Bourse.

Microsoft, qui était le poids lourd du Nasdaq, a fait quasiment du surplace (-3 %) en quinze ans  

Cisco a plongé de 56 %,sans parler des grandes marques comme Nokia, qui semblait à l'époque indétrônable.

Aussi, le Nasdaq d'aujourd'hui ne ressemble pas beaucoup à celui de 2000, notamment en termes de valorisation.

Il y avait alors 4.824 entreprises cotées sur le Nasdaq, «seulement » 2.570 en 2015.

L'âge médiande celles qui entraient en Bourse était de cinq ans, il est aujourd'hui de onze ans.

A l'époque, c’était l’euphorie générale et  les investisseurs, étaient pris d'une sorte de « fièvre acheteuse ».

Début 2000 beaucoup disaient « Nous ne sommes qu'au début de la croissance du marché, il faut acheter,  qu'importe le prix ».  

Aujourd'hui les professionnels font preuve d'un plus grand discernement et n'hésitent pas à sanctionner les sociétés qui ne tiennent pas leurs promesses.

Enfin, les entreprises de ce que l’on appelait à l’époque la TMT, (télécoms, médias, techno), qui s'introduisent en Bourse sont bien plus solides. Elles affichent des ventes cinq fois supérieures à celles de 2000.

Toutefois, les exubérances passées n’ont pas totalement disparu et la menace d'une nouvelle bulle est régulièrement agitée.

Si, dans l'ensemble, le Nasdaq est bien plus mature, on constate néanmoins encore des excès.

Comme par exemple WhatsApp, racheté par Facebook pour 22 milliards de dollars, alors que la société est en perte !

«Il suffit de regarder la valorisation de quelques biotechs, de certaines applications ou encore de plusieurs réseaux sociaux pour voir des signaux d'alerte. Il faut aussi s'étonner de ce que les investisseurs dans la Silicon Valley sont prêts à payer pour des sociétés avant qu'elles se cotent », souligne un analyste.

Voir notre article :

Vers une nouvelle « bulle » numérique ? Un expert de la Silicon Valley estime que l’on se rapproche de la situation de la fin des années 90 avec la bulle du secteur des nouvelles technologies (TIC). - News - publié le 20/09/2014 Bill Gurley, un des investisseurs en capital-risque réputé de la Silicon Valley s’inquiète publiquement du montant des investissements réalisés dans des start-ups .Il estime la situation comparable à celle de la bulle internet de la fin des années 90.