Apple a annoncé la première baisse des ventes de son produit leader depuis le lancement de sa première version, avec le premier recul de son chiffre d'affaires depuis plus de dix ans.

A l'occasion de la publication de résultats trimestriels décevants, Apple veut bien admettre que le marché des smartphones a cessé de croître.

Tim Cook a annoncé des perspectives de résultats en berne pour le trimestre en cours.

Les actionnaires n'avaient pas prévu la poursuite de ce recul pendant plusieurs trimestres.

Mardi soir, l'action plongeait de 7,9%,  soit une perte en quelques minutes de 46 milliards de dollars de capitalisation.

ð Cette correction intervient aussi après la publication récente d'autres résultats trimestriels décevants  pour des géants comme Alphabet, maison mère de Google, mais aussi IBM, Microsoft, et Intel.

Le recul du chiffre d'affaires de janvier à mars de -13% par rapport à la même période l'an dernier, est certes spectaculaire. Cependant Apple a encore vendu pour près de 51 milliards de dollars d'iPhone, iPad, Mac et de musique, vidéos et services et ses profits, s’ils accusent une baisse  de -22,5%, dépassent toujours les 10 milliards de dollars, bien plus que n’importe quelle autre firme au monde n’est capable de réaliser.

Pour Tim Cook l’avenir reste «  très brillant», annonçant avoir «dans les tuyaux des innovations fascinantes».

La vulnérabilité d'Apple au cycle de popularité de son principal produit, l'iPhone, était connue mais ce qui alarme le plus les analystes est le doute sur la capacité d'Apple à produire d'ici septembre un nouveau modèle de smartphone suffisamment innovant et différent de l'iPhone 6 pour générer une nouvelle vague d'achats.

Un nouveau modèle de smartphone suffisamment innovant et différent de l'iPhone 6 ?

L'actuel iPhone 6S, sorti l'automne dernier, n’incite pas les détenteurs d'iPhone 4 ou 5 à changer de modèle avec le même enthousiasme que l'on avait observé lors de la sortie de l’iPhone 6 en 2014.

Aussi, «L'iPhone 6 est une anomalie», reconnait Luca Maestri, le directeur financier d'Apple.

Apple travaille non seulement à la sortie de nouvelles fonctionnalités sur l'iPhone, comme notamment un écran de meilleure qualité, occupant plus de place sur l'appareil, doté en outre de plusieurs caméras aux performances inégalées.

Apple, à l'image de Google, explore aussi le développement de produits radicalement nouveaux, comme une voiture électrique.

Mais ces efforts déboucheront-ils  sur de nouveaux produits suffisamment alléchants. Et dans quels délais ?

Tim Cook pour rassurer les analystes perturbés par la chute des ventes d'Apple dans le monde entier, sauf au Japon, a relativisé le plongeon de -26% de ses ventes en Chine, par exemple, en soulignant que le recul en volume n'est que de -7% si l'on ne tient pas compte de la dépréciation de la monnaie chinoise.

La vigueur du dollar de Hong Kong aurait aussi découragé les touristes d'y acheter de nouveaux produits d'Apple.

Par contre, il y a lieu de noter le bond de 20% des ventes de services d'Apple au cours du dernier trimestre, notamment des services de stockage offerts à ses clients (iCloud), mais aussi de la musique et de la vidéo vendues par l'Apple Store. Mais, les marges réalisées sur ces ventes sont toutefois nettement moins élevées que celles obtenues sur des produits comme les Mac, les iPads ou les iPhones.