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En 2015, Windows 10 se présente pour Microsoft comme un lancement stratégique destiné à reconquérir le marché, mobile notamment. Un pari loin d’être gagné qui se prolongera en 2016.

En 2015, avec le lancement de son produit phare, Windows 10, Microsoft a voulu assurer une étape majeure pour sa stratégie.

Disponible depuis le 29 juillet, le nouvel OS aurait dépassé les 200 millions d’installations selon ITespresso.fr.

Nous sommes encore loin du milliard de terminaux, fixes et mobiles, que Satya Nadella, le dirigeant de la firme, entend atteindre à l’horizon 2018, cela tend  néanmoins à effacer le semi-échec de Windows 8 sorti deux ans plus tôt.

En effet, l’interface de ce dernier, destiné à unifier les environnements fixes et mobiles avait désorienté plus d’un utilisateur de Windows 7.

Les entreprises y voyaient peu d’intérêt alors qu’elles étaient en train de migrer sous Windows 7 poussées par la fin du support de Windows XP en 2014.

En revenant sur les erreurs passées, Windows 10 regagnerait aujourd’hui la confiance des professionnels.

Microsoft annonçait, en octobre, que 12 millions d’entreprises avaient adopté le nouvel environnement.

Rappelons néanmoins que cet engouement est potentiellement faussé par le fait que l’éditeur a décidé de fournir gracieusement la mise à jour de Windows 10 pour les machines équipées de Windows 7 et 8.x (en édition Personal) jusqu’en juillet 2016.

Deux Redstone en 2016  (1)

Quitte à forcer un peu la main des utilisateurs, cette  démarche devrait renforcer la position de Microsoft en 2016.

Après avoir les avoir poussé à réserver leur licence de Windows 10 (ce qui revenait à en accepter l’installation), puis, en arrière-plan,  le téléchargement des fichiers d’installation (même quand l’utilisateur n’avait  pas montré son intention de basculer), Microsoft s’est dernièrement distingué par l’affichage sur les postes clients d’une fenêtre laissant apparaître que l’utilisateur n’avait d’autre choix que d’installer l’OS « immédiatement » sans proposer d’option de refus.

En 2016, la pression va continuer à s’accentuer puisque d’optionnelle jusqu’à présent, la mise à niveau passera en mode « recommandée » via Windows Update : l’utilisateur risquera alors de déclencher le processus de mise à niveau alors qu’il pensait installer les mises à jour importantes de son système.

Pour s’assurer à l’avenir de la fidélité de ses clients, et surtout pour tenter d’unifier les versions de l’OS déployé, Microsoft a d’ailleurs changé sa stratégie de fréquence des mises à jour.

La nouvelle stratégie de fréquence des mises à jour

Jusqu’ici les services pack apparaissent une fois l’an au mieux :

Désormais Windows 10 bénéficie de mises à jour plus régulières, continues pour les adhérents du programme Insider, cumulatives avec des mises à jour majeures plus espacées.

La dernière, Threshold 2, remonte à novembre dernier ; elle avait d’ailleurs été marquée de bugs en cascade obligeant Microsoft à revenir en arrière.

La prochaine mise à jour majeure attendue pour le début de l’été prochain, puis à l’automne (Redstone 2), ne subira-t-elle  pas les mêmes déboires ?

Les extensions pour Edge

D’ici là, Microsoft devrait concentrer ses développements sur les fonctionnalités de Edge (2)

Pour l’heure, son navigateur exclusif à Windows 10 qui remplace Internet Explorer en est dépourvu alors qu’elles foisonnent chez Chrome ou Firefox.

Mais ce retard pourrait être comblé par le fait que les développeurs d’extensions pour Chrome pourront facilement les convertir pour Edge : Adblock Plus, Pinterest et Reddit devraient constituer les premières d’entre elles.

L’évolution de Cortana s’inscrit également parmi les autres améliorations attendues pour Windows 10.

L’assistant vocal pourrait notamment être détaché de la barre des tâches.

Enfin, Continuum, le service permettant de gérer l’affichage et les services de l’OS selon que l’utilisateur est sur desktop ou tablette, devrait proposer une continuité d’expérience plus fluide à l’avenir, ce qui devrait faciliter l’usage des appareils hybrides PC-tablettes.

2016 sera l’année de Windows 10 Mobile.

Si Microsoft a raté la synchronisation de sortie des versions desktop et smartphone, il devrait se rattraper l’année prochaine avec une version mobile de l’OS qui pourra alors s’installer sur un grand nombre de terminaux Lumia aujourd’hui sous Windows Phone 8.1.

Pour l’heure, seules des versions de test sont proposées.

La mobilité fait partie de la stratégie de Microsoft pour séduire les développeurs en les incitant à créer des applications pour Windows Universal App, la plate-forme permettant à un même logiciel de fonctionner aussi bien sous Windows 10 desktop que mobile, c’est-à-dire sur les PC de bureau comme sur les smartphones et tablettes.

Une simplification pour les développeurs ! Mais tant que la base d’utilisateurs installés restera majoritairement celle de Windows 7, les développeurs ne se précipiteront pas nécessairement vers la nouvelle plate-forme.

D’où l’intérêt de Microsoft de pousser ses clients à migrer au plus vite en leur forçant  un peu la main au passage…

Alors, 2016 : une année charnière pour Windows 10 ?

(1)           Voir notamment :

Windows 10 Redstone : la future mise à jour pour l’été prochain ? Rendre le développement de Windows plus efficace dans son approche multi-terminaux. - News - publié le 17/12/2015 Microsoft a lancé ce 16 décembre la première bêta de la future évolution majeure de Windows 10: Redstone; la sortie est prévue pour l’été prochain:Préparer l'arrivée des nouvelles fonctionnalités qui seront intégrées en 2016.