Sur proposition de l'ancienne ministre socialiste Delphine Batho et de plusieurs députés Les Républicains dont Nathalie Kosciusko-Morizet , les députés ont voté en commission la création d'un « Commissariat à la souveraineté numérique » qui aurait pour mission de créer un système d'exploitation français.

Députée et ancienne ministre,notamment de l’Écologie, Delphine Batho a déposé sur le bureau de la Commission des lois de l’Assemblée nationale un amendement projet de loi pour une République numérique d’Axelle Lemaire, proposant d’engager des travaux de conception d’un « système d’exploitation souverain ».

L’amendement a été adopté  ce mercredi 13 janvier 2016, avec un avis favorable du gouvernement exprimé par la secrétaire d’État Axelle Lemaire.

L’élue demande d’abord que le gouvernement produise un rapport sur « la possibilité de créer un Commissariat à la souveraineté numérique », inspiré par le fondateur de Skyrock, Pierre Belanger.

En effet, à l’époque  des révélations d’Edward Snowden sur l’étendue des programmes de surveillance de la NSA, celui-ci s’était fait le chantre de l’idée de combattre l’hégémonie américaine sur le Web français (voir son livre), et de sauvegarder la confidentialité des données échangées sur le réseau.

Selon Delphine Batho, le Commissariat à la souveraineté numérique devra concourir « à l’exercice, dans le cyberespace, de la souveraineté nationale et des droits et libertés individuels et collectifs que la République protège ». I

Il devra coordonner la mise en place d’un « système d’exploitation souverain et de protocoles de chiffrement des données ».

Un amendement proche aégalement été signé par plusieurs députés Les Républicains dont Nathalie Kosciusko-Morizet stipulant :

« Dans les six mois suivant la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur la création d’un « Commissariat à la souveraineté numérique », rattaché aux services du Premier ministre, afin de créer un système d’exploitation souverain à l’usage de tous », selon le texte signé par une dizaine de députés.

L’idée d’un OS franco-français n’est pas nouvelle.

Arnaud Montebourg l’avait reprise lorsqu’il était encore ministre du redressement productif, en précisant que le système d’exploitation devrait être portable sur tous les types d’appareils, du smartphone à l’ordinateur en passant par les «wearables » ou autres robots connectés.

Mais il semble qu’un OS souverain, européen quant à lui, soit déjà en préparation.

En 2010, le patron d’Orange Stéphane Richard avait dévoilé qu’il avait été discuté avec Vodafone, Telefonica et Deutsche Telekom pour  «réfléchir en commun à la création d’un système d’exploitation, qui est le cheval de Troie utilisé par les Google et autres Apple pour établir leur propre relation avec nos clients ».

Le projet qui devait être basé sur le code source d’Android ne s’est toutefois jamais concrétisé par des annonces précises.

Une éventuelle initiative française pour un OS made-in-France ne serait en tout cas pas une première : d’autres pays ont aussi leur «OS maison » en projet, comme la Chine, la Corée du Nord, ou le Brésil.