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A l’occasion de ses vœux à la presse le 12 janvier, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a précisé ses intentions vis-à-vis de Bouygues Telecom. Le patron d’Orange souhaiterait voir le processus accéléré.

Stéphane Richard a confirmé le 12 janvier être en discussions parallèles avec la filiale du groupe de BTP, et avec Iliad et Altice.

«Nous sommes entrés dans cette négociation avec une grande sérénité. Nous ne sommes pas en difficultés sur le marché et s’il y a consolidation en France, Orange sera impliqué. On travaille et on est détendu ».

Mais Stéphane Richard est en fait particulièrement  agacé par les réticences possibles des autorités de régulation et de la concurrence.

Il ne faudrait pas que les régulateurs se mettent en travers de sa route !

Il estime qu’il a une chance sur deux que l’acquisition soit conclue et il ne veut pas perdre trop de temps sur ce projet.

Investir suffisamment dans leurs réseaux pour relever le défi de l’économie numérique.

«En Europe, l’heure n’est pas à l’autosatisfaction en particulier chez les régulateurs », a-t-il souligné.

« Ici, on vous répond de travers dès que vous avez 30% de marché ! En Chine, trois opérateurs se partagent tout. Et c’est quasiment la même chose aux Etats-Unis »

Il se montre très sévère sur le choix de l’Europe organisée par pays pour ses opérateurs, ses régulateurs et il s’interroge sur la capacité de l’Union, comme de la France, à investir suffisamment dans leurs réseaux pour relever le défi de l’économie numérique.

Avoir des acteurs européens plus forts, mieux à même d’investir.

Pour lui il est évident qu’autoriser des acquisitions comme celle de Bouygues Telecom par Orange, permettrait d’avoir des acteurs européens plus forts, mieux à même d’investir. Un raisonnement ancien, mais de nouveau d’actualité.

Pour Stéphane Richard l’opération est avant tout un projet industriel.

Le projet conforterait en particulier Orange sur la convergence entre fixe et mobile avec la récupération d’éléments techniques tels les fréquences et d’une base de clients.

Il aurait aussi davantage de capacité à déployer la fibre optique et à couvrir les zones grises, en cohérence avec les objectifs de l’Etat.

Le patron d’Orange dénonce l’ «obsession » du régulateur

 «Ce qui est en cause c’est une approche où, le principal problème du secteur serait la taille, la part de marché, la capacité d’investissement de l’opérateur historique », s’insurge Stéphane Richard.

« C’est une obsession du régulateur. Même dans un régime de concurrence où chacun décide de ses investissements ! »

Trois conditions :

Il a enfin listé trois conditions sans lesquelles il ne se serait pas engagé dans un tel rapprochement :

-         qu’il crée de la valeur pour Orange,

-         qu’il soit socialement irréprochable

-         qu’Orange maîtrise le risque d’exécution en étant à la manœuvre.

L’impact sur les prix pour le consommateur, et sur l’emploi :

Stéphane Richard répond par ailleurs aux interrogations sur l’impact sur les prix pour le consommateur, et sur l’emploi.

Il estime, que si l’on observait les chiffres, l’impact social ne serait pas un problème majeur.

« Il y a environ 7 000 salariés chez Bouygues Telecom, 90 000 chez Orange France, avec quelque 20 000 départs en retraites d’ici à 2017 » annonce-t-il.

Mais il estime qu’en fonction de la dévolution des actifs, on ne va pas reprendre tous les effectifs de Bouygues.

« La baisse des prix est un acquis intangible ».

En aucune manière, cette opération n’entrainera de hausse des prix pour le consommateur » indique S. Richard en réponse aux prévisions de certains détracteurs.

« La baisse est un acquis intangible. Même à trois, la concurrence restera forte ».

« Soyons lucides ! Un mois d’abonnement illimité avec de la data en France, ça coûte moins cher que de laisser sa voiture toute la nuit dans un parking parisien ! »… (Vinci appréciera !)

Stéphane Richard a tenu à préciser que, si, en 2014, c’était lui qui était allé trouver Martin Bouygues, cette fois, c’est Bouygues qui a fait appel à Orange.

Il a aussi rappelé que s’il préférait un modèle à trois opérateurs, Orange n’était pas pour autant effrayé par « un statu quo à quatre ».

Même pas peur, le leader des Télécom français qui n’a rien à craindre !