C’est désormais officiel : Une page est tournée pour la société de services sur Internet. L’opérateur de télécoms, qui a déjà racheté AOL l’année dernière pour 4,4 milliards de dollars, en est désormais le propriétaire.

Les négociations pour la revente du groupe durent déjà depuis fin 2015, Mais l’on était informé hier que Verizon en a fait l’acquisition pour 4,8 milliards de dollars, soit 4,3 milliards d’euros.

Créé en 1995 (1), il réussissait  à attirer un milliard d’internautes chaque mois sur ses sites et applications, notamment grâce à ses multitudes services, ses actualités ou ses divertissements.

Fusionner AOL et Yahoo!

Verizon aurait le souhait de fusionner AOL et Yahoo! pour développer sa transformation dans le numérique afin de proposer des publicités ciblées et concurrencer ainsi Facebook et Google.

Dans l’accord entre les deux parties,Verizon récupérerait les actifs immobiliers du groupe.

Les actionnaires actuels pourront garder leur participation de 15% dans Alibaba et de 35% dans Yahoo! Japan, qui devrait se trouver une nouvelle identité.

Le portefeuille de brevets, sera cédé séparément.

L’ensemble représentait la majeure partie de la capitalisation boursière de 38 milliards de dollars de Yahoo!…

(1)           A l'origine, Yahoo! était un annuaire Web, le Jerry and David's Guide to the World Wide Web to Yahoo! (« Guide de David et de Jerry pour le World Wide Web ») créé en janvier 1994 par Yang et Filo, deux étudiants en ingénierie informatique de  l'Université Stanford qui avaient répertorié une collection de sites intéressants.

Pour rendre leur répertoire plus efficace, ils vont décider d'utiliser les infrastructures de l'université pour répertorier et catégoriser les autres sites web à travers un annuaire organisé par thèmes dans une logique d'index comme dans les encyclopédies.

Ils facilitent également la recherche des utilisateurs en créant un moteur de recherche permettant de rechercher des sites par mots-clés.

L'acronyme « Yet Another Hierarchical Officious Oracle » créé en avril. En moins d'un an, le trafic sur Yahoo est tel qu'il va saturer le réseau de l'université. Yang et Filo fondent alors leur propre entreprise le 2 mars 1995 et vont d'héberger leur site sur les serveurs de Netscape.

Yahoo! réalise son offre publique d'entrée en bourse le 12 avril 1996, avec une capitalisation est de 43 milliards de dollars au début de mars 2005. La filiale française Yahoo! France est lancée en septembre 1996, et devient en moins d'un mois la première destination du Web français dépassant son concurrent direct, l'annuaire francophone Nomade.

À la fin des années 1990, Yahoo fait partie, avec les Amazon, EBay et AOL, des sociétés devenues célèbres grâce à une bulle des capitalisations boursières des jeunes sociétés du numérique.

De nouveaux services sont offerts, l'annuaire Web se transformant en portail. On va y trouver le service Yahoo! Mail), l'hébergement de listes de diffusion, des jeux en ligne, des weblogs avec Yahoo! 360° et des chats, mais aussi des portails d'information variés (économie, actualités, sports, etc.).

La société va s'étendre entre 1996 et 2009 à de nombreux pays en Europe, Asie et Amérique du Sud.

Le début de la fin d’une belle histoire :

En 2002, Yahoo! ratera l'occasion de mettre Google sous sa coupe, avant de se faire dépasser.

En 2004, va être lancé Facebook qui va transformer profondément les usages du Web. Deux ans plus tard, Yahoo! envisage d'investir le secteur en s'offrant le célèbre réseau social.

En 2006, ses dirigeants proposeront 1 milliard de dollars à Facebook .Le site de Mark Zuckerberg est d'accord mais à la publication des résultats catastrophiques de Yahoo, le réseau social se retire.

Quelques mois plus tard, Yahoo! posera sur la table une offre similaire mais...c’est trop tard !

L'incapacité de Yahoo! à s'adapter aux nouveaux usages du Web s'exprimera aussi  dans ses échecs successifs pour acquérir une plateforme de vidéos de premier plan.

En 2006, la firme va essayer sans succès d'acquérir YouTube, puis, en 2013,  des négociations vont s'engager pour le site français Dailymotion. Le groupe jettera l'éponge, à cause notamment des pressions de Bercy.

Marissa Mayer avait été choisie pour relancer le groupe en mettant notamment l'accent sur la vidéo et moderniser ses plateformes.

Mais le bilan sera  catastrophique, les acquisitions réalisées sous son mandant (une quarantaine) vont se traduire par des échecs.

Le groupe ratera le virage de l'Internet mobile, marché pourtant en plein explosion.