La start-up Navya présente le service Navly : des navettes autonomes électriques vont circuler dans un quartier de Lyon. Une première mondiale.

A partir du 5 septembre et pour une période d’un an, deux  navettes autonomes gratuites fonctionneront de 7h30 à 19 h dans le nouveau quartier de Confluences à Lyon avec une fréquence de rotation de 10 minutes aux horaires de sortie des bureaux.

« Il s’agit là du véhicule du futur dans la ville du futur », a annoncé le Maire de Lyon, Gérard Collomb, Président de la Métropole de Lyon qui présente  cette expérimentation comme une innovation « disruptive ».

Le service Navly est le résultat  d’un partenariat public-privé entre la Métropole de Lyon, Keolis, un acteur mondial de transport public de voyageurs, et Navya, une société d’ingénierie spécialisée dans le développement de solutions innovantes de mobilité.

Navya a été lancée en 2014 par Christophe Sapet, co-fondateur en 1983 d’Infogrames, la première société française de jeux vidéo, mais aussi du service d’accès Internet (Infonie) (1).

« Le véhicule autonome bouleverse la manière de penser le dernier kilomètre. Il répond aux exigences des passagers qui ne veulent plus être des rats de laboratoire avec des prototypes approximatifs peu rassurants. D’autre part, ils veulent profiter de leur voyage de façon confortable et efficace», souligne Christophe Sapet.

Navya est bâti  sur les mêmes principes technologiques et process que la Google Car.

Un mapping 3 D (modélisation en relief) du parcours de la navette est effectué en local via les caméras du véhicule et en adéquation avec les données GPS.

Les navettes répètent le circuit programmé avec une précision de 2 centimètres et détectent les obstacles au sol à l’aide de capteurs situés au bas de la carrosserie ainsi que la signalisation avec les caméras vidéo.

La navette perçoit les obstacles statiques et dynamiques et adapte en conséquence sa trajectoire

Elle peut croiser d’autres véhicules sans perturbation et être dépassé par d’autres engins.

La navette qui roule à 20 km/h s’adapte aux situations imprévues, freine devant un obstacle et accumule de l’expérience au fil des trajets.

La précision de conduite requise (proche du centimètre) est obtenue en utilisant un GPS Rtk (GPS avec cinématique en temps réel) placé sur le toit du véhicule.

 La technologie de capteurs inertiels (gyromètres et accéléromètres) repose sur une Imu (Inertial Measurement Unit).

Le véhicule autonome de Navya dispose de 3 Lidars (Light Detection and Ranging), une technique de mesure de distance par laser.

A souligner que, pour l’heure, la législation impose la présence d’un opérateur à bord du véhicule pour qu’il prenne la main en cas d’incident.

Navya intéresse d’autres villes

La start-up française dédiée aux technologies de la mobilité urbaine Navya répond à des appels d’offres sur de nombreux  projets urbains.

La marché futur des véhicules autonomes est évalué à 515 milliards de dollars d’ici 2035 mais il reste beaucoup d’obstacles à franchir.

Les marchés immédiats concernent plutôt les sites fermés comme la centrale nucléaire EDF de Civaux où circule une flotte de ces véhicules autonomes.

A ce jour, il ne s’agit que de projets mais il semble bien que le véhicule autonome ne devrait pas rester au stade  de l’expérimentation.

(1)           Infonie est un ancien fournisseur d'accès à Internet français créé en octobre 1995 par Christophe Sapet.

Historiquement elle a été  l'un des premiers fournisseurs d'accès français après son concurrent Worldnet à se partager le marché français avec les fournisseurs d'accès américains AOL (America On line) et CompuServe.

Infonie, crée par Infogrames, visait une cible familiale et souhaitait surtout proposer un bouquet de services dans un environnement fermé.

L'accès aux sites Web était presque accessoire mais il a fallu compter avec le succès des sites Internet.

Infonie a été racheté par Belgacom qui l'a ensuite revendu à Tiscali en 2001.

Tiscali n'a conservé que le nom, les abonnés, et les adresses électroniques de courriels contenant « @infonie » dans le nom.

Par la suite Tiscali France a disparu en 2005, au profit d'Alice via un rachat par Telecom Italia. Alice a été elle-même rachetée par Iliad pour être intégrée à Free.