L’équipe de Mozilla se prépare à « affronter » le navigateur Google Chrome avec la sortie de Firefox 57. Google Chrome, représente 54% des visites de pages Web sur PC, tablettes et smartphones. Safari d'Apple est à 14%, tandis que Firefox n'est qu'à 6% !

Depuis son apparition, nombre d'utilisateurs se sont détournés de Firefox au profit de Chrome.

Mais Firefox 57 pourrait être la version qui incitera les internautes à revenir sur leur choix.

Mozilla a commencé à tester Firefox 57 mercredi 2 août, l'aboutissement de plus d'un an de travaux d'ingénierie.

Le patron de Mozilla, Chris Beard, annonce un « big bang » : «Nous allons récupérer beaucoup de personnes »… !?

Firefox est né sur les cendres de Netscape, le pionnier de l'Internet que Microsoft a contribué à faire disparaître  en intégrant Internet Explorer gratuitement dans Windows (1).

Mozilla a lancé Firefox 1.0 en 2004.

Firefox n'a pas mis fin à la domination d'Internet Explorer, qui équipait à l'époque 95% des internautes.

Mais Firefox n'a pas cessé de montrer le cap: la popularité de Firefox a permis de maintenir la compétitivité parmi les navigateurs et au cours de la dernière décennie de favoriser sur le Web la recherche innovations.

Dans son dernier combat pour récupérer l’intérêt des internautes, l'organisation à but non lucratif compte par ailleurs, au-delà du navigateur, sur des logiciels  et une croissance financière qui devrait l'aider à survivre, avec des services en ligne qui viennent dans la recherche limiter la toute-puissance de Google dans la recherche.

Les mises à jour de Firefox de l'année dernière ont aidé Mozilla à freiner la migration de ses utilisateurs vers Chrome, ce qui a permis de stabiliser le nombre d'utilisateurs actifs quotidiens à un peu plus de 100 millions.

-         Avec des changements plus importants, Mozilla veut, lors de la sortie de Firefox 57, montrer à Chrome qu’il est loin d’être fini !

Les améliorations permises par le projet Quantum sont à l'origine de la majeure partie de cette évolution :

-         Un volet, Stylo, accélère les opérations de mise en forme.

-         Quantum Flow permet de mettre fin à des dizaines de petits défauts de ralentissement.

-         Quantum Compositor accélère l'affichage du site Web.

-         Firefox 57 va également jeter les bases de WebRender, qui utilise la puce graphique d'un périphérique informatique pour afficher plus rapidement les pages Web à l'écran.

Un moteur très différent au cœur de Firefox.

Ce type d'accélération peut convaincre les développeurs web, une communauté active dans le succès de Firefox face à Internet Explorer  en 2004.

La priorité absolue : la vitesse.

Selon le résultat d’un test de navigateur, Speedometer, les performances de Firefox auraient bondi de manière significative :  

En comparant la version de juin 2016 de Firefox avec la version prévue en août, la performance du navigateur a augmenté de 38% sur MacOS et de 45% sur Windows, selon Jeff Griffiths de Mozilla.

Quantum pourrait relancer une nouvelle course de performance et conduire à une nouvelle révolution sur le web.

Les changements au niveau de l'interface sont multiples.

La barre de titre sur le haut du navigateur deviendra sombre. Fini le temps des fonctionnalités exclusives à Firefox, comme une boîte spéciale, juste pour lancer des recherches sur Internet ou le menu avec une grille de petites icônes.

Firefox basculera dans un mode tactile dès que l’on appuiera  sur l'écran du PC.

S’ils sont réussis, les changements comme la nouvelle interface Photon peuvent rendre le logiciel plus facile à comprendre et à utiliser.

Le revers de la médaille :

En effet, un autre changement dans Firefox 57 mettra fin à une caractéristique intéressante de Firefox : la technologie des extensions qui permettait de personnaliser le navigateur:

Par exemple, avec des extensions, il est possible de bloquer les publicités, protéger sa vie privée, télécharger des vidéos YouTube, traduire des sites Web et gérer des mots de passe.

Les extensions ont été un avantage majeur pour Mozilla dans sa bataille contre IE. Mais Mozilla passe à Web Extensions, une variante de la technologie de personnalisation de Chrome.

Certes, le changement ouvre ainsi la voie à des améliorations réelles, comme une plus grande réactivité lorsque l’on clique sur la souris ou ferme un onglet.

Mais des milliers d'extensions seront perdues, sauf si leurs créateurs développent de nouvelles versions pour la nouvelle fondation de Firefox.

(1)               Petite chronologie des versions de navigateurs :

WorldWideWeb, le premier navigateur :

Le premier navigateur-éditeur date de 1990. Développé en deux mois, il s'appelait WorldWideWeb (plus tard rebaptisé Nexus).

Le premier navigateur, stable, fonctionnel multiplateformes et surtout largement diffusé, a été NCSA Mosaic, en 1993.

En 1995, Netscape Navigator devint le navigateur dominant, développé par Marc Andreessen, l'ancien responsable du développement de Mosaic.

En 1995 sort également Internet Explorer  de Microsoft.

-         A partir de 2000, à l’issue d’une véritable « guerre des navigateurs », c'est Internet Explorer qui devient le navigateur le plus utilisé. Notamment en raison de sa pré-installation au sein de Microsoft Windows, le système d'exploitation le plus utilisé alors sur les ordinateurs personnels.

A partir de 2005, on assiste à une baisse de la part de marché d'Internet Explorer, surtout au bénéfice de Mozilla Firefox.

-         En décembre 2008 sort le navigateur Google Chrome , édité par Google.

En 2010 il s’installe aux premiers rangs et en 2012, il devient un des navigateurs les plus utilisés.

De nombreux autres navigateurs, appelés navigateurs alternatifs, se partagent le reliquat du marché mais ne sont pas à négliger en raison de leurs spécificités.

Voir notamment :