Faire disparaître le clavier, les écrans ou les interfaces de reconnaissance vocale ? Facebook, Google et Neuralink, une entreprise d'Elon Musk, travaillent à la conception d'interfaces hommes-machines.

Les premières solutions sont attendues d'ici deux ans.

Building 8. est une division secrète de Facebook ; elle met au point une technologie non invasive, destinée à interpréter les signaux cérébraux pour les convertir en texte.

Neuralink, est une entreprise du fondateur de Tesla, Elon Musk ; elle va encore plus loin : la société a pour objectif d'augmenter nos capacités cognitives et de permettre de «télécharger des pensées», par la pose d'électrodes dans nos cerveaux.

Elon Musk y voit un moyen de remédier à l'obsolescence humaine, face aux progrès de l'intelligence artificielle.

Ces derniers mois, de nombreuses entreprises de la Silicon Valley ont progressivement avoué leur volonté de faire disparaître ce qu'elles considèrent comme des contraintes, qu'il s'agisse du clavier, des écrans ou des interfaces de reconnaissance vocale.

Faire tomber la frontière qui sépare encore les humains de l'informatique, malgré les progrès technologiques.

Pour Moran  Cerf, ancien agent des services israéliens et maintenant neuroscientifique, par ailleurs,conseiller de  Facebook, Google et Neuralink dans la conception de leurs interfaces hommes-machines, interrogé par « Le Figaro », «cet acte est mis à profit pour soigner des symptômes liés à Parkison, Alzheimer ou aux crises d'épilepsie ».

« On sait désormais qu'une fois une puce placée dans le cerveau, ce dernier l'intègre et apprend progressivement à s'y adapter, pour mieux communiquer avec elle».

La perspective d'une intervention chirurgicale ne séduit pas grand monde !

«Les grands groupes investissent donc désormais massivement pour développer des technologies non invasives, qui ne seraient pas directement intégrées au cerveau», indique  Moran Cerf.

Plusieurs types d'interfaces sont à l'étude pour communiquer directement avec les ordinateurs et smartphones par la pensée.

La piste la plus sérieuse à l'heure actuelle consiste en une pilule à ingérer, qui modifie notre comportement cérébral.

Neuralink par exemple envisage ce genre de procédé.

Bien que Elon Musk en ait fait part lors d'une interview, il apparait désormais clairement que l'innovation semble comporter de nombreuses limites : Comment s'assurer que cette pilule parvienne jusqu'au cerveau? Comment faire en sorte qu'un tel appareil fonctionne avec un minimum d'énergie? Et comment prévoir un éventuel manque de batterie?

«Il s'agit là des principaux défis à relever désormais», résume  Moran Cerf. «Le format d'une telle technologie est finalement secondaire par rapport à l'ensemble ces questions.»

Ed Boyden, professeur d'ingénierie biomédicale et de sciences cognitives au MIT, a quant à lui, mis au point une méthode non invasive pour stimuler le cerveau en profondeur.

Des électrodes sont placées sur le crâne de patients et génèrent des champs électromagnétiques à haute fréquence pour remédier à des troubles cérébraux en rendant  la stimulation cérébrale moins risquée et plus accessible, à terme, au grand public.

La start-up américaine Neurable, installée à Boston, a notamment conçu un casque capable de suivre l'activité cérébrale, pour déceler les intentions d'un joueur évoluant en réalité virtuelle ou augmentée, ainsi que le rapporte un article du MIT Technology Review de mars.

Le joueur est invité à imaginer à plusieurs reprises une catégorie d'action, pour que les capteurs puissent repérer les ondes cérébrales correspondantes, une fois immergé dans le jeu.

A suivre…

(1)           Voir notamment