Qualcomm table sur la mise sur le marché des premiers smartphones compatibles dans la première moitié de 2019 (1). Mais c'est le renforcement de la 4G qui permettra à la 5G de démarrer  le plus vite.

Qualcomm, un des principaux fournisseurs de puces-modem pour l'industrie des smartphones considère que toutes les conditions sont pratiquement réunies pour le passage à la 5G.

L'entreprise américaine a en effet annoncé la disponibilité de son composant X50 pour la 5G NR (New Radio) alors qu'Intel a fait de même.

Pour Laurent Fournier, directeur général de Qualcomm France: «L'accélération a lieu, l'écosystème est en place, toutes les conditions sont là ».

La demande en bande passante est telle que tous les acteurs de la chaîne de valeur se sont mis en place ensemble pour réduire les délais.

Ainsi, entre le 18 et le 22 décembre prochain, la « Release 15 » des premières spécifications technologiques dédiées à la 5G NR (New Radio) seront publiées par l’Association de standardisation des technologies mobiles qui  devrait valider notamment  l’exploitation des bandes de fréquences sous les 6 GHz comme dans la sphère des ondes millimétriques.

 «Nous tablons désormais sur un potentiel de lancement commercial pour la première moitié de 2019 avec les premiers smartphones équipés de modems 5G », souligne Laurent Fournier.

La demande en data explique en partie cette volonté d'aller vite.

« Le trafic data sera multiplié par 250 entre 2010 et 2022, on a besoin de connexions mobiles qui offrent au minimum du gibabit par seconde », souligne Jean Varaldi, le Directeur senior business développement de Qualcomm.

A noter que l'agrégation et le recyclage des fréquences  (1) permet déjà à la 4G de se hisser à ce niveau (SFR l'a annoncé pour l'an prochain) et la 5G permettra d'aller bien au-delà.

« La 5G n'a pas vocation à remplacer la 4G mais à la compléter, c'est une première en matière de technologies radio. La 5G proposera donc des débits additionnés, c'est ce qu'on appelle la dual connectivity, de quoi dépasser les 2 Gb/s. En fait, plus la 4G est déployée, plus la 5G sera meilleure », souligne-t-on chez le fondeur.

ð Selon Qualcomm, 38 opérateurs dans 23 pays (dont la France) sont en passe de proposer de la 4G à 1 Gb/s de débits théoriques.

«L'évolution de la 4G est essentielle pour l'essor de la 5G et ça les opérateurs l'ont bien compris en poussant au mieux la 4G avec l'agrégation ».

Côté fabricants, le fondeur mise bien évidemment aussi sur l'arrivée des PC Windows 10 sous architecture ARM/Snapdragon (1) :

« Ces nouveaux équipements seront toujours connectés et seront complémentaires des smartphones. La connexion permanente à un réseau cellulaire (4G et/ou 5G) via une eSIM deviendra la norme et remplacera la connexion Wi-Fi aussi bien dans son foyer qu'à l'extérieur », indique Jean Varaldi,  qui met en avant une étude mondiale plaçant justement cet avantage à la première place des attentes liées à la 5G.

ð Il resterait  toutefois des obstacles à lever notamment du côté des opérateurs.

« La collecte fibre entre les antennes et vers le cœur de réseau est essentielle. Ces évolutions ont un coût mais elles sont également sources d'économies pour les opérateurs. La virtualisation permet ainsi de raccourcir le temps  de mise sur marché d'applications ou de services à valeur ajoutée, monétisables, et donc la capacité de se différencier. »

La question de la mise à disposition de fréquences est également critique.

La libération de la bande des 3,5 GHz est programmée pour fin 2018 par l’Arcep, vraisemblablement par enchères.

Celle des 28 GHz doit encore faire l’objet de réallocation du spectre.

Avec son modem X50 associé à ses processeurs Snapdragon  (1) sur le même SoC, Qualcomm entend bien renforcer sa domination sur ce marché malgré le conflit qu'il l'oppose à Apple, un de ses principaux clients.

Le composant ne manque en tout cas pas d'atouts : une gravure en 10 nanomètres (nm), un débit théorique de 1,2 Ghz, l’intégration de 16 antennes permettant une couverture à 360 degrés afin de recevoir le signal dans n’importe quelles conditions d'usage et l’intégration  l’ensemble des fréquences supportées pour la 5G

(1)           Voir  notamment: