Avec le développement des technologies adaptées au confort et à la « gestion intelligente » de la maison,  avec la multiplication des objets connectés, nos demeures sont de plus en plus automatisées et «intelligentes ».

Le concept de domotique  a au moins quarante ans, mais les applications ont eu  pendant des années, du mal à s’imposer, à la fois pour des raisons techniques (compatibilité des équipements, standards) et économiques liées au coût des installations et au pouvoir d’achat (les acheteurs immobiliers et occupants privilégiant les mètres carré supplémentaires à des équipements longtemps considérés comme des gadgets).

ð Depuis deux décennies, les choses évoluent avec l’arrivée des nouvelles technologies, les préoccupations environnementales et les nouveaux besoins en terme de confort et de sécurité.

Dans la droite ligne des principes de base de la domotique, et, en tirant parti des nouvelles opportunités liées à la généralisation du numérique, l’idée est de faire communiquer les équipements de la maison pour répondre aux divers besoins des habitants et nouveaux   consommateurs (1).

Grâce à des capteurs, la « Smart Home »  va ainsi réguler la consommation d’énergie, de bénéficier des conditions optimales en terme de conditionnement d’air et de confort, permettre de se protéger des intrusions, et de s’informer sur  les différents paramètres indispensables à la bonne gestion du foyer.

ð Les outils de contrôle à distance des objets connectés se développent depuis 5 ou 6 ans, avec des solutions domotiques proposées par  les constructeurs de matériels: Somfy, Legrand (1), Eedomus et CAME, ou les plateformes proposées par les nouveaux entrants venant du numérique :  Apple et Google, HomeKit et Brillo permettant aux appareils de la maison, contrôlables à distance, de communiquer entre eux.

Faire communiquer les équipements domestiques, cela  présente de multiples intérêts.

Pour s’en donner une idée, l’on pourra consulter, notamment,  le site  du CEA sur les pages consacrées à la domotique :

http://www.cea.fr/comprendre/Pages/nouvelles-technologies/essentiel-sur-domotique-maison-connectee.aspx

Déclenchement et suivi du chauffage, ouverture/ fermeture des volets en fonction de divers paramètres, gestion de l’éclairage et du chauffage, mise en sécurité, ce ne sont que quelques applications disponibles.

De nombreuses autres fonctionnalités rendent  ainsi la maison « intelligente ».

Les capteurs enregistrent aussi vos allées et venues et « apprennent » vos habitudes afin de «personnaliser » la gestion de vos équipements.

Côté sécurité, des caméras thermiques repèrent les mouvements afin de détecter toute intrusion.

Les capteurs devraient aussi, par exemple, permettre de détecter les chutes des personnes âgées, afin que le système prévienne les secours.

Même le réfrigérateu,  devenu « intelligent », pourra, demain,  préparer vos commandes alimentaires.

ð Tout est possible grâce à la coopération d’une multitude d’appareils reliés en réseau, qui communiquent entre eux via le Wifi, le Bluetooth, les ondes radio ou les câbles électriques.

Si la Smart Home devrait rester encore un certain temps l’apanage des geeks- écolos, le mouvement devrait se généraliser comme la diffusion actuelle des nouvelles technologies numériques.

Quand la maison intelligente se généralisera, notre façon de vivre au quotidien s’en trouvera profondément modifiée au point de susciter, peut-être , quelques réserves et interrogations , le risque étant de se voir, peu à peu, comme dans d’autres domaines, entièrement dominés par des objets connectés commandés  par des algorithmes,  et en devenant ainsi totalement assistés par des objets dits intelligents, mais  jamais à l’abri de bugs ou d’erreurs…

Se pose aussi la question de la préservation  de la vie privée et de la confidentialité de certaines informations.

Le domicile intelligent va en effet constituer une mine de données, alimentant le Big Data qui constituera de plus en plus une intrusion dans notre vie privée : par exemple, l’analyse de la consommation d’énergie d’un ménage peut révéler des détails sur ses habitudes horaires et permettre de savoir quand il est… et surtout quand il  n’est pas chez lui !

Aussi, par ailleurs, les serrures de portes d’entrée, de même que les systèmes d’alarme ou les caméras peuvent être piratés, afin de préparer des cambriolages possibles ou de surveiller les occupants, même si les fabricants investissent de plus en plus  dans la cyber sécurité pour résoudre les problèmes potentiels.

Le risque subsiste enfin de se voir surveillé par les détenteurs de l’autorité et les services de sécurité : ainsi, la police ne risque-t-elle pas, pour un quelconque motif non contrôlé par une autorité extérieure, de vouloir accéder aux images des caméras  installées. Une atteinte possible à la vie privée ?

A noter que les données risquent d’être stockées, voire utilisées, pour des motifs technico- commerciaux mais aussi pour des motifs moins louables   par des entreprises prestataires assurant la gestion des systèmes domotiques.

Il n’existe pas, pour l’heure, d’autorité pour la domotique contrôlant l’utilisation des données.  

A quand un  large débat, afin d’assurer un plus grand contrôle sur les objets connectés qui équiperons les futures maisons intelligentes ?

(1)           Voir notamment :

http://www.legrand.com/FR/piloter-son-installation-electrique-et-numerique_2706.html