France IA : le Gouvernement vient de présenter son plan pour l’intelligence artificielle (I.A) ; une stratégie de mise en valeur et de développement de la filière avec, à la clé, une cartographie précise des compétences.
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Il y a deux mois (….seulement dirons certains !) étaient mis en place 17 groupes de travail visant à valoriser la recherche en intelligence artificielle en France. Le bilan de ce chantier se traduit par une série de recommandations qui ont été présentées dans un Rapport rendu ce mardi 21 mars 2017.
« France IA » a été lancée il y a deux mois par le gouvernement, avec 17 groupes de travail associant 500 experts, chercheurs académiques et représentants du monde l'entreprise privée, chargés de définir une stratégie de mise en valeur et de développement de la filière de l'intelligence artificielle (IA) en France.
Le résultat de ce travail a été présenté ce mardi sous la forme d'un rapport, rendu au Président de la République à la Cité des Sciences et de l'industrie à Paris.
Y figure une cinquantaine de recommandations (listés en fin de rapport, disponible en ligne sur le site du secrétariat d'Etat) (1), parmi lesquelles la nécessité de :
- faciliter le transfert des travaux de recherche vers l'industrie,
- d'améliorer la prise en compte dans la formation des diverses problématiques soulevées par l'IA, que ce soit en matière scientifique, économique ou sociétale.
De quoi animer un débat public sur le sujet, dans un contexte où les peurs ont tendance à s'exprimer et où l'impact sur le monde du travail reste problématique.
Une cartographie de l'intelligence artificielle en France
Cette stratégie de France IA a aussi été l'occasion d'établir, pour la première fois, une «cartographie » très précise de ce domaine, a noté le Ministre Thierry Mandon, qu'il s'agisse de sciences dures ou de sciences sociales :
« Nous avons pu localiser et identifier, partout sur le territoire, 5300 chercheurs, et encore, en s'en tenant à une définition assez étroite de l'IA ».
«Les équipes de recherche, les domaines concernés, les formations académiques, les start-up, les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), tout a été dûment recensé et listé ».
Un site qui fournit et tient à jour ce recensement :
Dans ce contexte, le gouvernement a décidé de soutenir le projet France AI, un site qui, justement, fournit et tient à jour ce recensement.
Le moteur de recherche ScanR, mis au point pour le Ministère de l'Enseignement supérieur, devrait aussi être mis à contribution pour explorer cet écosystème.
D'autres initiatives concrètes d'ores et déjà été décidées.
Comme une candidature de la France à un prochain « projet phare de technologie émergente » en intelligence artificielle de l'Union européenne,
La mobilisation de diverses filières (automobile, finance, santé, transport ferroviaire, relation client) pour qu'elle définisse chacune leur stratégie en matière d'IA,
Un appel à projet d'ici fin 2017 pour des plateformes sectorielles de partage de données, d'énormes volumes de données étant la condition essentielle aux bonnes performances de systèmes d'apprentissage automatique (voir Google et Facebook…).
Côté financement, le gouvernement prévoit de financer, via des ressources publiques et privées, dix start-up à hauteur de 25 millions d'euros chacune d'ici 5 ans.
L'ampleur du chantier est incontestable mais n'arrive-t-il pas un peu tard alors que cela fait quelques années que l'IA enregistre des performances fulgurantes, notamment grâce au deep learning ?
Pour se dédouaner, Thierry Mandon l'affirme : «En France, nous sommes très bons sur l'ensemble des disciplines que recouvre le champ de l'intelligence artificielle » et il note que, dans seulement trois pays les pouvoirs publics se sont déjà engagés dans des plans d'action similaires en la matière : la Corée du Sud, la Chine, les Etats-Unis.
Et le mathématicien Cédric Villani, aux côtés du Secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement supérieur et de la recherche, de renchérir :
« Tous les chercheurs du laboratoire en intelligence artificielle de Facebook à Palaiseau et Paris, sont Français, dirigés par un Français ».
Autant d'arguments qui selon les autorités viennent nt étayer l'opération.
(1) Voir les conclusions du rapport :
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