Altice, la maison mère de SFR est dans une véritable tourmente financière. La réduction de sa dette nette de 50 milliards d'euros est désormais une priorité. Mais le redressement de SFR reste la pierre d’achoppement.

Après des années passées à multiplier les acquisitions en Europe et aux États-Unis, le patron d'Altice, le géant des télécoms et des médias, a décidé de mettre l'accent sur le désendettement, ce mercredi 15 novembre.

La tension ne fait que monter au sein de la maison mère de SFR : Le cours de l'action d'Altice a chuté près de -40 % depuis la publication de résultats financiers trimestriels décevants le 2 novembre. Elle a même perdu 61 % de sa valeur depuis juin.

La dégringolade a été telle qu'Euronext a momentanément, ce mardi 14 novembre, suspendu la cotation d'Altice pour enquêter sur d'éventuelles anomalies : Ils n'en ont détecté aucune!

ð C'est donc bien le modèle de croissance du groupe qui ne semble plus recevoir l’aval des investisseurs.

Un endettement considérable

Altice a accumulé 50 milliards d'euros de dettes  ce qui commence à inquiéter les marchés financiers.

Pourtant Patrick Drahi, semblait avoir pris un certain soin à monter ses opérations, que ce soit pour le rachat de SFR en 2014 ou des opérateurs télécom américains Suddenlink et Cablevision en 2016.

S’il s'est lourdement endetté pour s'offrir ces groupes, il s’était assuré que les intérêts soient fixes et que les échéances soient éloignées.

ð C’était la stratégie, qui semblait jusqu’ici payer de Patrick Drahi : S'agrandir en s'endettant.

Une stratégie qui lui aura  permis d'être l'un des leaders de l'Internet en France (SFR-Numericable), d'avoir investi les médias (BFM, Libération, L'Express), et de devenir une multinationale des télécoms.

Mais cette politique a fait des jaloux et lui vaut des sérieuses inimitiés, notamment de la part de Stéphane Richard, le PDG d'Orange, qui se présente comme l’antithèse de Drahi , plus tourné vers les « bons coups »  financiers que par un développement solide à long terme.

Si les marchés ont longtemps apprécié l’opportunisme et le « culot » du patron d'Altice, il semblerait qu'ils doutent désormais de sa stratégie à long terme.

 Ainsi, la banque d'affaires Morgan Stanley qui estime que la trésorerie du groupe va encore baisser entre 2017 et 2020.

Patrick Drahi a d'abord tenté, mais sans aucun succès, de rassurer les marchés en changeant les hommes à la tête d'Altice.

Il espère désormais que la priorité maintenant donnée au désendettement, avec un virage stratégique annoncé,  aura davantage d'impact.

ð Mais les investisseurs ne le lâcheront pas sur un autre dossier : le redressement de SFR.

On rappellera que l'opérateur continue de perdre des clients sur l'Internet fixe face à Free et Orange, malgré des centaines de millions d'euros d'investissement.

(1)                      Voir notamment :