L'action Altice a poursuivi sa dégringolade à la bourse d'Amsterdam. Après -4% jeudi dernier, le titre a, à nouveau, baissé de -12% ce vendredi. Il se fixe à 8,10 euros contre 26,45 euros début août 2015. L'action avait déjà perdu -36% la semaine dernière.

La capitalisation d'Altice fond donc comme la neige au soleil ; et rien ne semble vouloir l’arrêter !

La reprise en main du groupe et les promesses de Patrick Drahi semblent n'avoir eu aucun effet sur les investisseurs.

La campagne d’explication  auprès des acteurs  du marché avait pourtant été soigneusement orchestrée, Patrick Drahi justifiant  une nouvelle fois son modèle de convergence tuyaux-contenus premium tout en annonçant des ajustements.

«La stratégie de convergence entre les télécoms et les médias reste la bonne, mais c'est la façon dont cette stratégie est mise en place qu'il faut revoir… On a vendu trop cher à ceux qui n'en voulaient pas, et pas assez cher à ceux qui en voulaient, a-t-il ainsi déclaré…  

Il a été aussi évoqué le possible report du changement de nom de SFR pour Altice France.

Surtout, cela annonce  la fin des vagues d'acquisitions pour se concentrer sur la réduction du poids de la dette qui dépasse les 50 milliards d'euros et dont les intérêts pourraient exploser avec la remontée des taux possible. 

La situation parait inextricable, d'autant plus qu'une réduction très sévère des coûts a déjà été engagée débouchant sur la suppression d'un tiers des effectifs.

Si les explications de Patrick Drahi ont été entendues par les salariés, des inflexions sont attendues.

Xavier Courtillat, délégué syndical central CFDT de SFR, souligne le malaise généralisé et les erreurs stratégiques du groupe.

« Nous sommes très préoccupés, nos dirigeants n'ont pas montré leurs capacités jusqu'à maintenant à déléguer, à s’entourer d'une équipe de management qui soit stable dans le temps et qui est elle-même confiante dans le modèle ».

« Les salariés commencent à avoir une perte de confiance majeure dans leur entreprise.

Si les clients sont partis, c'est qu'il y a des raisons profondes à cela.

Que ce soit sur la qualité du réseau, sur la façon de traiter les clients en termes d'offre et de relation client, on a des éléments d'amélioration très forts », a-t-il indiqué.

« Nos clients veulent pouvoir téléphoner en local, pouvoir voir des programmes télévisés sans être interrompus ou avoir des brouillages, pouvoir surfer sur Internet avec un bon débit. Evidemment qu'on s'occupe mal des clients quand ces services de base ne sont pas rendus ».

Il dénonce par ailleurs «  une politique de réduction des coûts qu'on paye en terme de services rendus aux clients, ce qui fait que les clients vont voir ailleurs ».

Un constat bien sévère  mais réaliste ?!