La Loi de Moore semblait régir la progression des circuits intégrés électroniques et ainsi de la puissance de calcul des machines (1). Mais, les annonces concernant l’ «obsolescence » de cette loi se multiplient.

Des divergences entre Intel et Nvidia

C’est en 1965 que Gordon Moore, alors directeur R&D chez Fairchild Semiconductor, édictait ce que l’on allait appeler la Loi de Moore.

Cette « prédiction » s’est révélée au fil des années d’une très grande exactitude.

Gordon Moore, qui va co-fonder Intel, affirmait que le nombre de transistors, l’élément central composant les processeurs, doublait tous les deux ans.

Cela impliquait que la puissance des machines doublait en conséquence.

Durant plusieurs décennies ce rythme s’est révélé exact.

ð Cependant de nombreux experts, dont Jensen Huang, PDG de Nvidia, expliquent aujourd’hui que nous vivons la fin de la Loi de Moore.

L’an dernier, une annonce d’Intel avait commencé à faire envisager la fin possible de la Loi de Moore.

ð Le géant des semi-conducteurs indiquait en effet  que le doublement de la puissance de ses futurs processeurs n’aurait pas lieu dans deux ans, mais dans deux ans et demi.

Il semblait alors que la fin d’une certaine époque approchait.

Aussi, le consortium des grands constructeurs de puces électroniques annonçait qu’il abandonnerait bientôt la poursuite de la Loi de Moore.

Cette semaine, à l’occasion d’une conférence sur le traitement graphique à Pékin, Jensen Huang, PDG de Nvidia, a relancé le débat sur cette loi.

Pour lui, «la loi de Moore est morte » et nous sommes entrés dans une nouvelle ère.

Huang pense en effet qu’il est temps de réfléchir à l’ «après-loi de Moore » afin de poursuivre l’accélération du calcul.

ð L’intelligence artificielle, le cloud, le big data mais aussi le calcul intensif sont des applications dans lesquelles l’industrie doit s’investir.

« Il est toujours possible de gonfler de 50% le nombre de transistors des processeurs classiques, comme Intel s’acharne à le faire. Mais le gain de performance n’est plus que de 10% ».

Certains refusent cependant de reconnaître la mort de cette loi y voyant un simple ralentissement:

Brian Krzanich, patron d’Intel, assure en effet qu’elle est bien vivante. Il avait à ce propos déclaré l’an dernier:

« Pour ceux qui se demandent si la loi de Moore est en vie et si la technologie de 10 nanomètres va arriver, la réponse est absolument oui. Et je crois que la loi de Moore va se prolonger au-delà de ma propre carrière ».

Le secteur des puces électroniques a cependant connu un ralentissement certain.

Pour Brian Krzanich, cela n’implique pas nécessairement pour autant que la loi soit devenue obsolète.

Mais, de leur côté, de très nombreux experts ont déjà pris acte de la fin proche de la Loi de Moore devant le ralentissement des ambitions de l’industrie.

Les trois étapes de miniaturisation des semi-conducteurs, en 7, 5 et 3 nanomètres commencent à être franchies par les géants du secteur comme IBM ou Samsung.

La génération d’après reste un mystère et la  démarche lancée l’an dernier baptisée « More than Moore » essaie de réfléchir au futur et à l’après miniaturisation.

Fabrication de puces en 3D, changement de matériaux ou encore combinaison de plusieurs fonctions sont notamment à l’ordre du jour.

(1)           Voir notamment :