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Une annonce de Google passée inaperçue qui confirme que Google travaille secrètement depuis des années sur du matériel capable de supporter les plus puissants algorithmes d'intelligence artificielle.

Toute la presse a repris les mêmes annonces de la conférence développeurs de Google, Google I/O, qui s'est déroulé ce 18 mai à San Francisco : Intelligence artificielle, réalité virtuelle et nouvelles applis notamment (1).

Une autre révélation faite par le CEO de la firme a beaucoup moins attiré l’attention :

ð Google conçoit désormais ses propres puces (TPU: Tensor Processing Unit), optimisées pour les applications de deep learning

Il pourrait bien ainsi menacer les fournisseurs du secteur, Intel et Nvidia.

Google travaille secrètement depuis des années sur du matériel capable de supporter les plus puissants algorithmes d'intelligence artificielle.

Il a inséré ces unités de traitements dans ses data centers depuis un an.

Urs Hözle, Vice-président en charge de l'infrastructure a souligné lors d'une conférence de presse à Google I/O : «Si vous utilisez de la reconnaissance vocale sur le cloud, cela passe par nos TPU. Si vous utilisez la reconnaissance vocale Android, cela passe par nos TPU » 

Un billet posté sur le blog de Google  explique que plus de 100 équipes utilisent déjà le machine learning chez Google. En accélérant les charges de travail des applications d'IA, la technologie de puce conçue en interne a sept ans d'avance, soit trois génération de Loi de Moore (2).

Sundar Pichai a indiqué que ses TPUs ont un ratio performance /consommation énergétique treize fois supérieur à ceux d'un GPU (Graphics processing unit ou processeur graphique)traditionnel (3).

Toujours plus de puissance de calcul.

Avec la diffusion de l'intelligence artificielle sur laquelle s’appuie Google,  ses efforts sur le sujet ne vont faire qu'augmenter pour proposer toujours plus de puissance de calcul, sans latence, à un prix (et une consommation énergétique) raisonnable.

ð Avec les TPU, Google est très vite capable de développer lui-même ce dont il a besoin quand aucune solution sur le marché ne le satisfait.

Comme Apple qui, depuis 2009, conçoit ses propres puces pour ses smartphones

Samsung fait de même ainsi que  Huawei et LG.

De son côté, Microsoft avait annoncé avoir conçu une puce novatrice pour son casque de réalité mixte HoloLens (baptisée HPU : Holographic processing unit).

Mais il est à souligner que ces entreprises le font pour des appareils (téléphones, tablettes).

Par contre Google fait une entrée remarquable dans les technologies d'unités de traitement pour serveurs , jusqu'alors réservées aux grandes firmes d’électronique.

Seul IBM avait indiqué s’être attelé à la tâche  pour faire sortir un nouveau type de puce dédié au deep learning de son laboratoire TJ Watson à New York.

Mais Google s'est montré plus rapide, prenant tout le monde de court, alors qu'il avait laissé entendre en avril qu'il envisageait d’utiliser le processeur Power de Big Blue sur ses serveurs dès 2017, et de délaisser Intel.

En avril dernier, à sa conférence F8, Facebook, avait déjà franchi une étape en affichant ses ambitions dans les télécoms et que dans le même temps, Intel et Nvidia, pensaient s'offrir le marché du deep learning.

 

Google vient donc de modifier complètement les cartes d’un monde où les différents acteurs semblaient avoir établi leur position.

Voir :

(1)

Réalité virtuelle, intelligence artificielle… Google «franchit une nouvelle étape» : « faire des choses concrètes dans le monde réel » - News - publié le 19/05/2016 La conférence annuelle Google IO, dédiée aux développeurs, a débuté mercredi en Californie. Google y a présenté les futures évolutions de ses services

(2)

La fin de la loi de Moore ? Les circuits logiques programmables prendraient le relai comme solution au ralentissement, voire à la fin des effets de la « loi de Moore ». - News - publié le 12/02/2016 Les circuits logiques programmables deviennent les puces des semi-conducteurs et s’offrent un nouveau débouché comme alternative aux limites de  la loi de Moore. Cette perspective suscite de grandes manœuvres dans l’industrie des semi-conducteurs.

(3)

Les performances des smartphones et tablettes se rapprochent de plus en plus de celles des ordinateurs de bureau traditionnels. Dans 2 ans, les smartphones pourraient rivaliser avec les PC et consoles de jeux. - News - publié le 03/03/2016 Selon «VentureBeat », fin 2017, les GPU équipant les puces mobiles devraient dépasser en puissance ceux des consoles de jeux actuelles.

Intelligence artificielle (IA) : Dans le cadre d’un programme « gagnant-gagnant » permettant au réseau social de suivre de près leurs travaux tout en diffusant sa propre technologie de serveurs, Facebook met 25 calculateurs à disposition des universités européennes. - News - publié le 06/03/2016 Facebook veut aider les universitaires qui travaillent sur l’intelligence artificielle : il va leur fournir des calculateurs pour simuler des réseaux neuronaux.