Le géant de la téléphonie finlandais prévoit de supprimer, d'ici 2019, près de 600 postes en France. Le Ministère de l'Économie, qui a reçu les syndicats de salariés, veut «s'assurer du respect par le groupe de ses engagements» pris lors du rachat d'Alcatel-Lucent (1).

Alors que le groupe  envisage la suppression de 597 postes en France, le Secrétaire d'État à l'Économie a reçu les partenaires sociaux et la direction du géant technologique finlandais.

L’objectif annoncé était de s'assurer que la société respectait bien les engagements pris en 2015, suite au rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia.

«Nokia s'est engagé à embaucher notamment 500 personnes, dans les secteurs de la recherche et du développement. Manifestement le compte n'y est pas», a indiqué le tout récent secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie.

«On ne peut pas dire il y a moins de deux ans au ministre de l'Économie et des finances qu'on va procéder à des embauches, et deux ans plus tard supprimer 600 emplois et ne pas avoir procédé aux embauches nécessaires».

«Depuis le rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia en 2016, c'est plus de 1000 disparitions d'emplois réalisées ou en cours de réalisation en France » a rappelé par ailleurs l'intersyndicale du groupe Nokia en France dans un communiqué.

« Aujourd'hui, les engagements sont loin d'être tenus.… Emmanuel Macron se serait-il fait duper par la direction du groupe Nokia lors du rachat?» s'interroge- t-elle.

A noter que le gouvernement n'a pris aucun engagement pour l'instant.

Les sites de Saclay et Lannion concernés

Les suppressions de postes annoncées la semaine dernière devraient surtout affecter les sites de Paris-Saclay et de Lannion (Côtes-d'Armor).

Spécialisées dans les câbles sous-marins, les deux autres filiales de Nokia en France, Radio Frequency Systems (RFS) et Alcatel Submarine Networks (ASN), devraient être épargnées.

Le nombre définitif ainsi que la nature des postes concernés doivent  être annoncés aux syndicats et représentants du personnel.

Cette mesure s'inscrit dans un plan global d'économies de 1,2 milliard d'euros d'ici à l'année prochaine, Nokia étant en difficulté depuis des années.

Au début des années 2000, au moment de l'essor du mobile, Nokia était un géant des téléphones portables.

ð Mais l’entreprise n’a pas pu résister au succès de l'iPhone et des autres smartphones.

En 2014, Nokia a cédé ses activités dans le mobile à Microsoft (1).

La grande majorité de l’activité de l'entreprise (90 %) s'effectue dans les réseaux et les appareils télécoms.

C’était pour renforcer son expertise que l'entreprise s'était intéressée à Alcatel-Lucent, spécialiste des télécoms et des réseaux.

En 2016, le chiffre d'affaires de Nokia s'élevait à 23,6 milliards d'euros, en baisse annuelle de -10%.

(1)           Voir notamment précédents Articles: